Dimanche dernier, j’ai fait mon premier long trail. Je vous propose ici un petit débrief, vu de l’intérieur, et une liste de ce que j’en ai tiré après quelques jours de digestion.

Je m'attendais un à un moment difficile.
J'étais loin, très loin du compte.

Dans les grandes lignes, ce que les habitués des ultra-trails te disent est assez simple :

“Tu vas voir, ça va être dur. Horrible par moments.

Tu vas vouloir arrêter, mais il faut surpasser les moments de douleur.

Ils finissent toujours par passer.

La course finit toujours par reprendre son cours, avec même des moments d'euphorie.”

OK.

Tout était vrai. Mis à part que je n'ai jamais voulu arrêter.

Je ne suis pas en train de jouer le surhomme : j'ai énormément douté.

Douté à un niveau jamais atteint même.

Quand à 30 kilomètres, tu ne vois pas dans quel monde tu vas pouvoir atteindre les 40,

Que même si tu les atteins tu ne seras pas encore à mi-course,

Que pile à ce moment-là une pluie torrentielle s'abat sur toi,

Rien ne va plus.

Je ne vois pas comment arriver au bout. Impossible.

Et puis ça passe.

Un coureur t'explique que c'est le relais le plus dur, avec 26 kilomètres entre deux ravitaillements.

Il est expérimenté, il l'a fait trois fois.

Patience jusqu'au 48e kilomètre, donc.

Puis un autre t'explique que le pire arrive ensuite, entre 50 et 60, que c'est là que tout le monde abandonne.

Décider de ne pas l'écouter et ne penser qu'à la parole du premier.

J'ai ensuite fragmenté fortement mes objectifs pour ne jamais penser à l'arrivée.

Aller jusqu'à 60, puis 65.

Ne jamais penser à la ligne d'arrivée, qui est encore à distance d'un semi-marathon.

Il fait nuit, il fait froid, j'ai faim et mon corps entier me dit que cette expérience n'est pas sérieuse.

Et ça passe : on fragmente encore les grosses échéances en petites, pour avoir de précieuses victoires intermédiaires.

Kilomètre 74 : dernier ravitaillement, il ne reste que 10 kilomètres.

Un bénévole te dit que non, en fait il n'y en a que 9.

Le kilomètre qui change tout.

On arrive sur le bitume. Beaucoup marchent, certains vident leurs tripes dans le caniveau.

On apprend à quelques encablures de l'arrivée qu'on ne montera pas les marches de la Tour Eiffel.

Ce n'est pas un soulagement. Grosse déception au contraire.

C'est pour la montée des marches que je me suis engagé sur le 80.

C'est fou ce que le cerveau et le corps peuvent faire : je suis dégoûté de ne pas me farcir 300 marches.

L'arrivée aux pieds de la dame de fer.

Une séance d'humilité-.

Je m'attendais un à un moment difficile.

Je n'ai pas été déçu.

J'ai eu l'impression de vivre une vie en 11 heures.

J'ai adoré, j'ai détesté, j'ai ri, j'ai douté, j'ai tout donné.

Je ne sais pas encore si je vais rempiler. Je pense que oui.

Next.

Quelques partages et retours que je peux vous faire, en espérant qu’ils vous intéressent :

• l'obtention du dossard est l'élément qui déclenche tout. Il est venu chez moi grâce à (ou à cause de) mon épisode avec Casquette Verte

• vous partager cette course ici et sur Insta a été un élément de motivation très important

• l'achat du dossard et la course ne sont que les petites extrémités de l'aventure

• la préparation était très dure, j'ai manqué de sommeil par moments

• trouver le moyen de kiffer sa préparation en la faisant avec de bons podcasts et un maximum de personnes. J'utilise pour ma part Campus Coach (pas cette fois-ci car j'ai commencé trop tard !).

• Organisez cette prépa en fonction de votre vie, et pas l'inverse. Pour ne pas perturber tout votre écosystème personnel et professionnel.

• Si vous n'êtes pas rigoureux sur la prépa, passez votre chemin.

• j'ai eu la chance d'avoir un binôme, Seyive Koukoui, pendant la course et l'entraînement, ça a tout changé

• les encouragements de pros comme Casquette Verte, Matthieu Blanchard et Niko de Running Addict sont un vrai plus, et pas que sur le physique. Les quelques coups de fils pendant la course aussi.

• la "visualisation" des difficultés est un élément critique, je l'ai apprise dans mon épisode avec Stéphanie Gicquel et ça ne m'a jamais lâché

• l'équipement est important, des chaussures de trail récentes et un sac de chez Kiprun, une tenue Ayaq ultra-performante pour éviter les frottements et un caleçon en mérinos pour ne pas saigner dans l'entrejambe !

• Réglez votre alimentation avant (les kilos économisés font une différence énorme) et pendant (mangez une bouchée toutes les demi-heures).

• Essayez de ne pas être obsédés par la course (je ne suis pas le meilleur - c'est assez naturel).

• Embarquez des amis avec vous. Ça crée des liens très forts.

Faites-en ce que vous voulez, c'est un debrief à chaud.

Mon temps n'est pas spécialement fou, et il existe des distances beaucoup plus longues.

Je ne suis pas dans l'injonction à la performance absolue mais dans l'injonction à l'action.

Le film de ma course sur insta

Le lien de ma course sur Strava

Bisous.

> GDIY : #459 - Quentin Couturier - IZIPIZI - Créer le Swatch des lunettes

Le Mastige : du prestige pour les “masses”.

C’est le positionnement ingénieux qu’ont finalement choisi Quentin Couturier et ses deux associés Xavier Aguera et Charles Brun, pour leur première et unique marque, IZIPIZI, après deux changements de nom.

J’ai aimé cet échange franc sur une aventure impressionnante, avec une marque de lunettes souvent comparée à swatch.

J’ai trouvé Quentin incroyablement mature pour un jeune entrepreneur qui n’a eu que sa Izipiz comme expérience professionnelle, notamment sur ses choix de ne pas vendre à tout le monde et de choisir ses revendeurs, ou encore ses changements de gammes et son positionnement très travaillé.

> GDIY : #458 - Eddy de Pretto - Artiste - Contre vents et marées

“J'étais sûr que ça allait marcher. Il n'y avait pas de plan B.”

J’adore enregistrer avec des artistes.

Je sais que certains d’entre vous risquent de ne pas donner sa chance à cet épisode, vous auriez tort.

Eddy de Pretto a toujours su qu’il était destiné à monter sur scène. Il n’a pourtant pas été poussé (et encore moins soutenu) par son entourage proche lorsqu’il a voulu se lancer dans la musique.

Bref. Un épisode avec un artiste singulier qui donne à voir le quotidien et l’esprit d’un génie créatif.

Si vous l’avez écouté, on adorerait avoir votre avis par retour de mail, ou encore mieux, en partage sur les réseaux !

> La Martingale : Private Equity : Pourquoi tout le monde s’y met ?

Pourquoi les offres d’investissement dans le non coté se sont-elles démocratisées ? Y a-t-il des risques liés à cette croissance ? Ou, au contraire, de nombreuses opportunités à saisir ?

Xavier Anthonioz est un pionnier du private equity. Il a cofondé la société de gestion 123 Investment Managers et a déployé près d’1,5 milliard d’euros dans plus de 200 entreprises. Xavier décrypte les clés de la croissance du private equity en France.

Comme expliqué plus haut, la création de site internet est en train d’être révolutionnée par l’IA.

Squarespace est pour moi la solution tout-en-un idéale qui réunit tout ce qu’il ya de mieux pour créer un site professionnel rapidement et sans prise de tête.

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> Le Magma de la semaine : Les réseaux sociaux se transforment en clubs privés, mais est-ce que c'est viable ?

Vous avez peut-être remarqué que la Gen Z privilégie les espaces exclusifs : comptes Instagram privés, communautés Discord, Geneva. Ces digital natives rejettent également le contenu trop étudié et performatif mis en avant sur Instagram et TikTok.

Dans ce contexte, on peut se dire que les nouveaux réseaux sociaux comme Yope, une app qui permet de partager des images à un groupe privé, c'est le futur. Elle profite d’une belle trajectoire de lancement : 2,2M utilisateurs mensuels et 800K utilisateurs quotidiens, pour une croissance de 30X ces 6 derniers mois. Des chiffres qui séduisent les fonds d’investissement et les angels comme Jean de La Rochebrochard : $4.65M en seed round pour une valo à $50M.

Mais confidentialité + authenticité = antithèse de la viralité.

Cette idée de se concentrer sur son cercle très très privé n’est pas sans rappeler d’autres apps qui n'ont pas su se pérenniser, comme les françaises BeReal et Amo, et les américaines Retro et Sunshine.

Dans Magma cette semaine, on étudie les 3 points à résoudre pour un réseau social qui se lance en 2025.

> Recos de la semaine

#Podcast : Le montant du RSA ? Et “Combien ça gagne de faire la manche ?” Cela fait partie des sujets qui peuvent choquer quand on en parle mais le vrai problème c’est que personne n’en parle et c’est pour mettre en lumière ceux à qui on ne donne pas la parole et surtout déconstruire un bon nombre d’idées reçues sur l’économie de la rue et la mendicité que Clémence a publié son dernier épisode de #CCG sur le sujet. Allez voir sur LinkedIn si ça pique votre curiosité. Et sinon sur Apple Podcast. Ou Spotify. Ou autre.

#PenserAvecClarté: Le best-seller — Clear Thinking, publié en 2023 — de Shane Parrish sort en français la semaine prochaine. Je vous mets le lien dès qu’il est dispo… Je l’ai eu en avant-première, J’en ai lu une bonne moitié. Passionnant.

#CopierUnSite: l’outil IA de la semaine, découvert ce matin lors d’un live de la promo 3 de l’Etincelle sur l’IA : Same, qui permet de copier un site internet. Nos amis de l’EDHEC on fait un truc hallucinant : copier le site du Salaire Brut en Net en 15 minutes, ça donne ça et ça fonctionne !

#MonteuseVidéo : notre monteuse depuis deux ans, Mariem Esseghir, se lance depuis la Tunisie en free sur du montage vidéo. Je vous recommande vivement de la mettre sur vos tablettes si vous avez envie de vous lancer sur la vidéo. Suivez-la sur Linkedin !

Matt/

Ps : On vous embrasse depuis le Club Med de Serre Chevalier refait à neuf, pour la deuxième édition du Podcast Club.

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