L’IA est en train de tuer des business

Est-il possible de s’en prémunir ?

Je sais, certains d’entre vous vont lever les yeux au ciel : “encore Laurent Alexandre ?”

Soit. Mais le timing n’a jamais été aussi pertinent.

Lors de notre dernier échange, il expliquait que ceux qui ne se mettraient pas sérieusement à l’IA avaient six mois avant de se faire laminer.

Il s’est trompé sur le calendrier.

Pas sur le diagnostic.

Ça a pris plus de temps. Mais maintenant, il faut regarder la réalité en face : le souffle de l’IA est en train d’emporter beaucoup de choses sur son passage.

Au point de m’inquiéter moi-même, alors que je fais partie des profils les plus enthousiastes sur la tech.

La semaine dernière, en trois jours, j’ai parlé avec trois entrepreneurs dont les boîtes partaient en vrille.

Si on enlève les euphémismes, voilà le tableau réel :

– l’une de ces entreprises va partir en redressement judiciaire,

– dans les deux autres, les fondateurs sont rincés, désabusés, et se disent très clairement qu’ils arrêteront dans les six prochains mois si rien ne change.

Un peu à cause du contexte économique, oui.

Mais beaucoup parce que leur métier est en train d’être pulvérisé par ChatGPT, Claude, et maintenant Gemini 3.

Conseil, service, code, création, éditorial, musique, stratégie, droit, RH : dans le tertiaire, personne n’est vraiment à l’abri.

Les petites structures encaissent la vague en premier : moins de trésorerie, moins de marge de manœuvre, pendant que leurs clients, eux, testent, automatisent et se réorganisent plus vite.

Le constat est là : 2026 va secouer très, très fort.

De notre côté, à 6 personnes sur nos contenus, nous abattons aujourd’hui le travail de 10, 15, peut-être 20 personnes.

Programmation, préparation, production, traduction, speech-to-text, workflows, création : tout y passe.

C’est impressionnant. C’est même grisant.

Mais la question sérieuse, c’est : à quel coût pour le reste de l’écosystème ?

Qui, autour, perd ses clients, ses contrats, son métier parce que nous, et d’autres, avons appris à exploiter ces outils plus vite ?

La technologie, elle, ne va pas s’excuser.

Elle est là.

Nous ne l’arrêterons pas.

Donc il va falloir faire autre chose que subir.

Il va falloir l’apprivoiser, l’intégrer, changer de paradigme, réécouter nos clients et trouver comment mieux les servir avec la technologie, pas malgré elle.

L’exemple de la musique est parlant.

La musique générée par l’IA “fonctionne” très bien : elle accompagne, elle habille des vidéos, elle remplit le silence. Mais elle finit toujours par se ressembler un peu. Normal : elle est entraînée sur un énorme volume de données récentes. En gros, 90 % de la musique existante a été produite ces 30 dernières années.

Résultat : l’IA sait mélanger, optimiser, lisser.

Elle ne sait pas encore créer un nouveau mouvement, une vraie rupture esthétique.

C’est là que les musiciens peuvent se réinventer : proposer autre chose, basée sur de la vraie créativité, du travail en profondeur, de l’exigence artistique.

Ce qui fera la différence, ce ne sera plus la capacité à produire plus vite, mais la capacité à produire autrement.

Je pense qu’on est exactement au même moment dans nos métiers.

Le lien social, humain, va redevenir une compétence très rare.

Savoir écouter un client, cadrer une décision difficile, rassurer une équipe, gérer un conflit, prendre le temps d’une explication claire… tout ça prend de la valeur à mesure que la production “brute” se commoditise.

Les gagnants seront ceux qui sauront faire deux choses en même temps :

– comprendre les machines, pour apprendre, tester, automatiser, créer plus vite ;

– comprendre les humains, pour identifier les vrais problèmes, les nouvelles attentes, les peurs, les blocages… et y répondre.

Jusqu’à l’arrivée probable d’une intelligence artificielle générale, qui rebattrait encore une fois toutes les cartes.

En attendant, on fait quoi, concrètement, pour éviter de rejoindre la liste des boîtes en redressement ou des entrepreneurs désabusés qui envisagent d’arrêter avant 2026 ?

Quelques pistes très opérationnelles :

– Cartographier son métier : lister tout ce que vous faites aujourd’hui et identifier ce que l’IA peut déjà faire aussi bien ou mieux. Ce sont des tâches à automatiser ou à abandonner.

– Redéfinir son offre : clarifier ce que vous apportez qui n’est pas remplaçable par un prompt. Angle, exigence, accompagnement, profondeur, responsabilité, confiance.

– Surinvestir dans la relation : voir ses clients, parler avec eux, comprendre comment eux-mêmes utilisent l’IA, et ajuster son offre en conséquence.

– Se former sérieusement : pas “tester deux outils le week-end”, mais intégrer l’IA dans vos process, tous les jours, jusqu’à ce qu’elle devienne une extension naturelle de votre travail.

– S’allier plutôt que rester isolé : partager des méthodes, des prompts, des process, des outils avec d’autres entrepreneurs au lieu de réinventer chacun la roue dans son coin.

Oui, ça va secouer.

Mais tant qu’on est encore debout, on a une marge de manœuvre : choisir ce qu’on arrête, ce qu’on automatise, et ce sur quoi on double la mise.

Nous n’avons pas d’autre choix que de composer avec cette vague.

Autant l’utiliser pour aller plus loin, plus vite, plutôt que la regarder nous prendre de pleine face.


> GDIY : #507 - Laurent Alexandre - Vers la fin des études supérieures ?

Il faut réagir et vite.

La thèse de Laurent Alexandre est simple mais inquiétante : nos systèmes éducatifs et politiques sont — pour l’instant — incapables de s’adapter à la révolution technologique sans précédent qu’est l’IA.

Pour son 3ème passage sur GDIY, Laurent — comme à son habitude — n'épargne rien ni personne :

  • Pourquoi l’IA amplifie à grande échelle les inégalités intellectuelles — et comment y remédier

  • Comment se créer son propre I-Aristote

  • Pourquoi il faut limoger tous les ministres et hauts fonctionnaires qui ne comprennent pas l’IA

  • Comment l’espérance de vie peut doubler d’ici 2030.

Un épisode crucial pour ne pas être dépassé et savoir comment être du côté des gagnants dans cette révolution.


> GDIY : #506 - Matthieu Ricard - Moine bouddhiste - Se libérer du chaos extérieur sans se couper du monde

Matthieu Ricard est né à 21 ans. Il quitte tout pour poser son sac en Inde, où il rencontre celui qui deviendra son premier maître spirituel.

À 27 ans, après avoir fini sa thèse, Matthieu décide de prendre un aller simple pour l'Himalaya.

C’est dans les montagnes du Népal qu’il réalisera une retraite en solitaire de cinq ans.

Un épisode lumineux et ancré dans le réel, qui explore les méthodes pour entraîner son esprit, et comprendre les bases de la philosophie bouddhiste, avec un invité que nous attendions sur GDIY depuis 7 ans.


> GDIY : #505 - Mingpo Cai - Cathay Capital - De la chine profonde aux sommets du capital-investissement

Le parcours de Mingpo Cai est un bug dans la matrice.

Originaire de l’une des régions les plus pauvres de Chine, il côtoie aujourd’hui les sommets de la finance mondiale.

Son fonds d’investissement Cathay Capital gère plus de 5 milliards d’euros d’actifs et compte la moitié des sociétés du CAC 40 parmi ses partenaires.

Découvrez un homme brillant qui considère que la seule vraie réussite est celle qui est utile au monde entier. Une parole rare, et extrêmement lucide pour mieux comprendre les enjeux qui flottent actuellement au-dessus de nos têtes.


> La Martingale : Indépendants : 3 leviers pour économiser des milliers d’euros

Entrepreneur, indépendant, libéral : 4 millions de travailleurs non-salariés (TNS) en France cotisent pour toucher seulement 20 % de leurs revenus à la retraite. Découvrez comment optimiser votre protection sociale et votre fiscalité quand vous travaillez à votre compte.

Jérôme Vialla est le cofondateur de Patrimovie, une société de conseil en gestion de patrimoine spécialisée pour les professions libérales. À mon micro, Jérôme nous dit tout sur la protection sociale et l’épargne retraite des TNS.


Si je devais repartir de zéro demain, Canva ferait partie des 3 outils que je garderais absolument.

Sans aucun doute.

Canva, c’est un peu la trousse à outils créative que tout le monde devrait avoir : slides, posts LinkedIn, logos, vidéos, templates… Vous ouvrez l’app, vous tapez ce que vous voulez faire, et boom, vous avez déjà 10 propositions propres, pro, prêtes à être customisées.

Ce que j’adore, c’est que ça vous fait gagner un temps fou.
Vous n’avez pas besoin d’être designer, pas besoin de vous battre avec des logiciels compliqués.

Mon partenaire Canva est devenu l’outil créatif numéro 1 pour des millions d’entrepreneurs, de créateurs, d’équipes… et ça se comprend.

Il est plus efficace, plus efficient, plus pertinent pour la plupart d’entre nous, alors allez essayer Canva.,vous ne reviendrez pas en arrière.


Le Magma de la semaine : Recréer le Shopify des musées

Les musées tournent encore sur des systèmes poussiéreux : billetterie qui fonctionne moyennement, CRM archaïque, zéro vision consolidée des revenus. L’opportunité ? Une plateforme unique qui regroupe tickets, adhésions, dons et ventes boutique. Le tout avec un vrai service de migration pour sortir du Jurassic Park logiciel. Le move d’entrée sur le marché est à lire dans Magma cette semaine: https://bit.ly/MS-lkd


> Recos de la semaine

#Photo : Je l'attends depuis 18 mois. Le Q3 Monochrom de Leica vient de sortir. Après les US (série disponible ici), nous sommes partis en Chine avec son prédecesseur, le Q2 Monochrom. Un appareil qui ne fait que des photos en noir et blanc et qui n'a pas de Zoom. Exigeant, puriste, mais des images qu'on ne peut obtenir nulle part ailleurs. C’est un bijou à 6750 € que je vous recommande 1000 fois, pour capturer les plus beaux instants de votre vie.

#CombienÇaGagne : Clem a sorti un nouvel épisode fascinant : le vrai business du vin, raconté par William, un homme qui a tout quitté pour reprendre un domaine abandonné… avec 2 M€ de travaux derrière. Chiffres, galères, marges, années sans salaire : c’est une immersion rare dans ce que représente vraiment produire du vin en France. Du pur “Combien ça gagne” comme on l’aime !

#AInews : Mes itérations dans l’IA : vous savez sans doute que je suis le plus grand fan du mode projet de chat GPT. Cette semaine, Open AI a ouvert une nouvelle option qui change tout : on peut désormais collaborer à plusieurs sur un projet. On est comme des fous dans l’équipe. Mon coeur balance cependant entre Chat GPT 5.2 et Gemini 3.0 qui vient de sortir. Je n’étais pas très client Gemini malgré mes comptes payants sur Google, mais je dois vous dire que leur dernière mise à jour est…. fulgurante. à essayer.

#Spectacle : J’ai pris une claque devant Le Cirque du Soleil. La mise en scène, les voix, le rythme… tout est millimétré et en même temps complètement vivant. C’est rare de voir un spectacle aussi maîtrisé sans perdre l’âme du show. Si vous cherchez une parenthèse qui vous décroche du quotidien : foncez.

Matt/

PS : Big love à notre best video manager Axel Thoreux qui s’est marié en cachette cette semaine à Copenhague. 恭喜你 !

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Par Matt Stefani